Pot-pourri de nombreuses idées intéressantes de notre siècle à nous et des siècles passés au sujet de l’autonomie et des pratiques communautaires : 1- Les pratiques communautaires ne sont pas forcément des échecs cuisants comme on veut bien nous le faire croire (comme on a intérêt à nous faire croire ?). De nombreuses communautés ont vécu longtemps, de nombreuses perdurent et de nouvelles se créent sur des bases plus solides que les caricatures qu’on nous présente : chèvres qui puent, patchouli et amour libre phallocrate qui détériorent les relations humaines et ruinent l’espoir de base. 2- La modernité et la hausse de productivité qui en découle est un atout pour les communautés, malgré les thèses radicales très séduisantes de John Zerzan et consorts au sujet du « péché suprème » qu’est l’agriculture. Un tracteur mis en communauté est un atout indéniable par exemple, pour la culture du blé, qui permet de faire le pain, qui permet une monnaie d’échange avec le monde extérieur. Tous les gens qui ont tenté de faire des récoltes à la main ou qui en ont fait dans leur jeunesse me l’ont assuré. Ainsi, je me range du côté de ceux qui pensent qu’il n’y a pas de mauvais outils, mais de mauvaises utilisations de ces outils. 3- La cohésion sociale en communauté est-elle possible au nom d’un idéal anti-social ? Cela me semble impossible. Même les squats punks ont leurs règles internes. Chassez la cohésion sociale, vous n’aurez que des ruines. C’est le message que j’entends derrière la (les) communautés Rainbow dont les règles peuvent paraître strictes et rabat-joie : ce sont elles qui ont assuré la durabilité de cette utopie… qui est devenue une réalité. Que je trouve belle, soit dit en passant. Le travail, la religion et l’art peuvent être des facteurs de cohésion sociale au sein d’une communauté. Après, c’est à chacun de voir selon ses propres envies lesquelles choisir comme règle de vie individuelle. 4- L’amour libre, prôné dans les communautés 68ardes et de nombreuses autres semblent avoir vécu… Elles n’ont pas tellement la cote auprès des femmes qui se sont effectivement installées en communauté car souvent le sex-ratio (rapport homme/femme) est déséquilibré en faveur des hommes. Je pense également que la mécanisation de certains travaux les rend accessibles à un plus grand nombre d’individu et permet ainsi de combattre le sexisme. Notons que les communautés anarchistes du début du siècle et la majorité des communautés existantes (en France) furent basées sur un noyau de couples « traditionnels » (homos ou hétéro mais de type 1+1). Au risque de passer pour un gros con rétrograde. 5- Le travail physique est INEVITABLE pour qui veut vivre en communauté. C’est très con à dire, mais c’est comme ça. Les lois de la physique nous poussent à fournir du travail pour pouvoir manger, dormir sous un abri et vivre sainement. MAIS la quantité de travail en communauté peut être réduite et DOIT être réduite au maximum. Plusieurs solutions sont possibles : on peut diviser le travail entre les membres, user de pratiques astucieuses comme la permaculture (qui réduisent considérablement le temps de travail pénible du labour notamment) ou bien trouver dans les outils modernes des réponses adaptées (exemple du tracteur mis en communauté). 6- Nomadisme et autonomie sédentaire ne sont plus incompatibles désormais. Le principe des « Oasis en tout lieux » de Pierre Rabhi ( et ce malgrès certains aspects de ce mouvement qui m’indiffèrent…) est un très bon exemple de ce qui peut être entrepris. L’ouvrage « Bolo’bolo » présente également sous une forme littéraire utopique ce qu'il faudrait faire pour combler nos deux facettes à nous humains, à la fois désireux d’avoir un chez soi et ivre de voyages interminables. 7- Le monde va être transformé radicalement par la crise qu’il va traverser (et dont on commence à peine à percevoir les conséquence, du moins dans nos pays industrialisés) : un nouveau mode de vie sera donc à réinventer. « De toutes façons » si l’on peut dire. J'espère que ce n'est pas trop sentencieux, ce sont les diverses conclusions auxquelles je suis arrivé durant mon périple (qui dure toujours!)
Est on forcés d'être une partie de quelque chose pour exister? Doit fixer les limites de notre propre existence suivant des concepts élaborés par d'autres? Doit on voir dans la solitude un endroit où se morfondre ou une source de force, de travail sur soi et donc d'ouverture sur les autres? Doit on s'apesentir sur la faiblesse (excusez le terme nihiliste, ne l'entendez pas comme tel) si elle nous empêche de voir plus loin? Devons nous être quoi de ce soit de plus que ce que nous sommes déjà, n'est-ce pas déja assez difficile, tabernacle? Une chose reste, les voyages sont formateurs. Ils ouvrent les portes de la perception, plus que n'importe quelle drogue, douce ou dure. Réinventer un monde? Inventons un monde qui nous convienne, si il est bien, il fera consensus. bref, les paradoxes sont à cultiver, les principes à éviter...